Nous en sommes rendus à la 4e génération avec nos enfants. Cette entreprise est notre grande passion, on la veut pérenne et rentable pour eux. » D’ailleurs, ces derniers, Philippe et Marjolaine, ont développé un autre créneau à l’entreprise, soit la halte gourmande, où une partie de ce qui est produit aux champs et dans les vergers s’achète, alors que l’autre partie est dirigée vers les chaines, les chefs et le marché Jean-Talon. « Mon mari y passe le plus clair de son temps l’été! Il fait goûter les produits, prodigue des conseils sur l’utilisation ou la conservation des fruits et légumes que l’on vend à notre fidèle clientèle. » Anecdote qui fait sourire, ledit mari n’allait pas à l’école le vendredi lorsqu’il était enfant, préférant suivre son papa qui était au marché à vendre les légumes de la ferme! 

Au Potager Mont-Rouge, on pratique une agriculture raisonnée, ce qui signifie qu’à chaque fois qu’il est possible de le faire, des méthodes alternatives à l’utilisation des pesticides sont préconisées. « Nous cherchons à protéger le sol, l’eau, l’environnement me raconte avec fougue Marielle Farley. Nous sommes les premiers consommateurs de nos produits et nous voulons, par tous les moyens, prioriser la santé des gens et celle des milieux dans lesquels nous vivons. Les normes québécoises en respect de l’environnement et en gestion des pesticides assurent des standards élevés de qualité et de salubrité des aliments, et les normes d’Agriculture Canada sont tout aussi élevées que celles du Québec!  À la ferme, nous sommes certifiés Canada Gap (programme canadien de bonnes pratiques agricoles pour les fruits et légumes), on fait les choses avec rigueur et en ayant un réel souci de l’environnement. Bien sûr qu’il faut, aujourd’hui, être capable de vivre des produits de la ferme, mais demain également, et ce pour les générations à venir. Les producteurs ne sont pas insensibles aux préoccupations environnementales. Ils sont constamment à la recherche de meilleures alternatives aux problèmes aux champs, de méthodes harmonieuses pour l’environnement, afin, par exemple, d’esquiver la majorité des arrosages de pesticides. Nous ne sommes pas obligés d’être bio pour utiliser ces alternatives! En faits, l’agriculture, ce n’est pas simple, mais il se passe de belles choses dans le domaine, la recherche est mise de l’avant et il faut que cela continue car les rivières et les sols sont essentiels, et si la richesse qu’ils nous offrent se perd, il sera difficile de revenir en arrière. 

Sont produits au Potager Mont-Rouge des fraises, du maïs sucré, des cornichons, moult variétés de tomates italiennes, cerises et ancestrales (une cinquantaine au total), des piments, des poivrons, des aubergines, des pommes et finalement, tout plein de sortes de courges pour terminer la saison en beauté. 

Parlant de courges, la ferme en offre des dizaines de variétés allant de la délicata (pour laquelle il y a actuellement un engouement certain) à la carnival, en passant par la orangetti, la stripetti, la galeuse ou la big banana ou encore les courges plus connues telles que la musquée ou la poivrée. D’ailleurs, avis aux chefs, les courges musquées, spaghetti, Buttercup et poivrées sont vendues à la ferme en bushell de 35 livres, jusqu’à la fin janvier. De quoi mettre à son menu des produits savoureux et bien locaux pendant les longs mois d’hiver!

Au plus fort moment de la saison, les chefs qui désirent de la courge de qualité numéro 2 (elles ont par exemple une petite blessure ou une malformation) sont invités à passer au kiosque du marché Jean-Talon ou directement à la ferme. Les besoins spécifiques des chefs sont écoutés (grosseur, saveur, sucrosité, taux de matière sèche de la chair, etc…) et des propositions adéquates, en fonction des besoins en cuisine, sont offertes par le producteur. « Quel beau légume d’hiver qui vient de chez nous et non de l’autre bout du monde, renchérit Marielle Farley. Les producteurs ont mis beaucoup d’énergie dans la culture des courges au cours des dernières années. Par exemple, à la ferme, pour éviter qu’il y ait de la terre sur les courges, on sème les champs de seigle à l’automne puis on le fauche au printemps, et nos rangs de courges sont plantés dans le paillis ainsi créé. Cette méthode fait en sorte que les courges sont propres lorsqu’elles entrent en entrepôt, ce qui évite la formation de champignons sur celles-ci. C’est très novateur comme façon de fonctionner! » 

Marielle Farley me raconte qu’il y a 20 ou 30 ans, les courges étaient peu prisées des consommateurs et qu’elles se retrouvaient sous les tablettes de la section des légumes, avec les pommes de terre, et qu’après l’Halloween, l’offre était bien mince, sinon inexistante. « Avec le temps, nous avons travaillé les techniques en champs, amélioré les méthodes de conservation en entrepôt à température contrôlée, ce qui fait qu’aujourd’hui il y a une réelle meilleure qualité de produit dans les étals de légumes. » 

Et question conservation des courges, pour les chefs qui désirent en acheter de bonnes quantités au plus fort de la saison alors que les prix sont bas, Marielle Farley propose des solutions faciles et économiques : « Les courges se gardent dans un endroit sec et frais. Elles se conservent facilement tout l’hiver. Il ne faut pas les mettre dans un frigo car elles détestent le froid et l’humidité. On préconise le coin le plus frais du resto et le tour est joué. » Personnellement, elle les garde dans un garde-robe, lieu non chauffé, frais et sec où les vêtements absorbent l’humidité ambiante. « Avant, c’était un légume pour les pauvres mais aujourd’hui, c’est un légume vu comme un produit santé avec lequel on peut faire tellement de choses! Des soupes, potages, desserts, pains, risotto, muffins, légumes d’accompagnement etc… c’est vraiment un légume passe partout. » 

Pour en savoir plus sur les courges et autres produits du Potager Mont-Rouge, cliquer ici ou écrire à info@potagermont-rouge.ca

Propos recueillis par Isabelle Ferland le 6 décembre 2019

Partager cet article

Retour à la rubrique Actualités