Entrevue avec Josée Lavoie, chef de service diététique au CHU de Sainte-Justine
- 18 octobre 2018
« Au départ, relate-t-elle, Sainte-Justine fait partie du regroupement « Nourrir la santé » qui est une communauté d’entreprises qui façonnent l’avenir en alimentation, dans le secteur des soins de santé. En 2016, nous avons été choisis, lors d’un appel d’offre canadien parmi les entreprises innovantes dans ce secteur, pour certains gestes que nous avons décidé de poser dans notre entreprise, dont celui d’offrir le service aux chambres dans l’hôpital et d’augmenter substantiellement nos parts d’achats locaux. »
À partir de ce moment, l’année « 0 » a commencé, selon les dires de la chef de service du Délipapilles, nom du service d’alimentation de l’hôpital. « Tous nos achats, excluant les fruits et légumes, ont été comptabilisés et analysés en vue de connaître le portrait de la situation au CHU et de cibler des objectifs pour l’an 1, soit 2017. Puis, en 2018, un défi fût ajouté, soit celui d’inclure des fruits et légumes locaux et bios dans nos achats. »
L’organisme Équiterre a été un collaborateur important dans la réalisation de ce projet, favorisant le maillage entre les producteurs et Délipapilles. « Nous ne savions pas où trouver les fruits et légumes bios que nous recherchions, les producteurs qui les cultivaient. Équiterre nous a grandement aidé dans cette recherche. »
L’Équipe de Délipapilles a aussi contribué à la réussite de ce projet en croyant fortement dans l’achat local et le développement durable. « Sans le support et l’apport de l’équipe, nous n’y serions pas arrivés. Mon acheteur est très motivée par la recherche de fournisseurs locaux et la négociation d’ententes avec eux. Nous lui avons donné à l’interne de l’aide afin de la délester un peu dans la gestion quotidienne de ses tâches afin qu’elle soit en mesure de poursuivre sa lancée. Tous ont dû mettre la main à la pâte et revoir certaines façons de faire : les livraisons se font une fois semaine à la place de deux, donc il faut penser à plus long terme pour la préparation et la conservation des produits, ceux-ci arrivent dans des contenants différents, ils ne sont pas apprêtés de la même manière, que l’on parle des quantités ou du nettoyage, etc. » Naturellement, le prix est à négocier avec les producteurs car les aliments bios coûtent plus cher que les conventionnels. Mais de toute évidence, il est possible d’arriver à une entente intéressante pour les deux parties. Selon madame Lavoie, l’objectif d’acheter des produits locaux est relativement facile. Pour le passage au bio, il faut cependant trouver des trucs et négocier un peu plus serré! À cet effet, le gouvernement aurait peut-être une part à jouer : « S’il y avait une volonté politique d’encourager l’achat local dans les cafétérias institutionnelles, et non seulement une politique liée au plus bas soumissionnaire, cela faciliterait la vie des entreprises qui ont envie de promouvoir le local. Par exemple, dans les cafétérias danoises, l’achat local est promu, alors on retrouve plus d’aliments locaux, ce qui fait que les prix deviennent plus abordables, donc on en retrouve encore plus… c’est la roue qui tourne, quoi! »
À la cafétéria de Sainte-Justine, les gens sont fiers d’être associés à ce projet et les employés sont heureux de recevoir des commentaires positifs à cet effet. Les agriculteurs qui fournissent les produits sont mis en valeur, de nouveaux produits ont été ajoutés au menu : aubergine, fenouil et pois sucré, entre autres, font que l’offre alimentaire se diversifie et amène de la nouveauté, au grand bonheur des utilisateurs. De plus, les toits verts de l’hôpital ont procuré des fines herbes pour la première fois cette année!
L’hiver, saison plus difficile à traverser en faits de produits locaux, arrive à grands pas et un producteur de légumes d’hiver a été approché : pommes de terre, choux variés, rabiole, rutabaga, oignons, carottes, panais, courges, pommes, ail, betterave, céleri-rave, champignons et légumes de serre seront, entre autres, au menu de la cafétéria.
« Au départ, bien sûr, il y a une énergie à donner au projet. Mais en travaillant avec cœur en équipe, en allant chercher de l’aide, avec la passion pour les produits d’ici et la volonté de pousser sur l’achat local, nous y sommes arrivés. Ainsi, les enfants de Sainte-Justine reçoivent ce qu’il y a de meilleur pour eux sur le plan alimentaire. De mon côté, si je peux partager cette expérience extrêmement positive et valorisante avec d’autres, cela m’enchante car peut-être va-t-il y avoir un effet boule de neige, d’autres entreprises suivront possiblement notre chemin et dans un avenir pas si lointain, les produits locaux et / ou bios auront vraiment une grande place de choix dans nos institutions. »
Propos recueillis par Isabelle Ferland le 11 octobre 2018
Pour fraicheurquebec.com
À partir de ce moment, l’année « 0 » a commencé, selon les dires de la chef de service du Délipapilles, nom du service d’alimentation de l’hôpital. « Tous nos achats, excluant les fruits et légumes, ont été comptabilisés et analysés en vue de connaître le portrait de la situation au CHU et de cibler des objectifs pour l’an 1, soit 2017. Puis, en 2018, un défi fût ajouté, soit celui d’inclure des fruits et légumes locaux et bios dans nos achats. »
L’organisme Équiterre a été un collaborateur important dans la réalisation de ce projet, favorisant le maillage entre les producteurs et Délipapilles. « Nous ne savions pas où trouver les fruits et légumes bios que nous recherchions, les producteurs qui les cultivaient. Équiterre nous a grandement aidé dans cette recherche. »
L’Équipe de Délipapilles a aussi contribué à la réussite de ce projet en croyant fortement dans l’achat local et le développement durable. « Sans le support et l’apport de l’équipe, nous n’y serions pas arrivés. Mon acheteur est très motivée par la recherche de fournisseurs locaux et la négociation d’ententes avec eux. Nous lui avons donné à l’interne de l’aide afin de la délester un peu dans la gestion quotidienne de ses tâches afin qu’elle soit en mesure de poursuivre sa lancée. Tous ont dû mettre la main à la pâte et revoir certaines façons de faire : les livraisons se font une fois semaine à la place de deux, donc il faut penser à plus long terme pour la préparation et la conservation des produits, ceux-ci arrivent dans des contenants différents, ils ne sont pas apprêtés de la même manière, que l’on parle des quantités ou du nettoyage, etc. » Naturellement, le prix est à négocier avec les producteurs car les aliments bios coûtent plus cher que les conventionnels. Mais de toute évidence, il est possible d’arriver à une entente intéressante pour les deux parties. Selon madame Lavoie, l’objectif d’acheter des produits locaux est relativement facile. Pour le passage au bio, il faut cependant trouver des trucs et négocier un peu plus serré! À cet effet, le gouvernement aurait peut-être une part à jouer : « S’il y avait une volonté politique d’encourager l’achat local dans les cafétérias institutionnelles, et non seulement une politique liée au plus bas soumissionnaire, cela faciliterait la vie des entreprises qui ont envie de promouvoir le local. Par exemple, dans les cafétérias danoises, l’achat local est promu, alors on retrouve plus d’aliments locaux, ce qui fait que les prix deviennent plus abordables, donc on en retrouve encore plus… c’est la roue qui tourne, quoi! »
À la cafétéria de Sainte-Justine, les gens sont fiers d’être associés à ce projet et les employés sont heureux de recevoir des commentaires positifs à cet effet. Les agriculteurs qui fournissent les produits sont mis en valeur, de nouveaux produits ont été ajoutés au menu : aubergine, fenouil et pois sucré, entre autres, font que l’offre alimentaire se diversifie et amène de la nouveauté, au grand bonheur des utilisateurs. De plus, les toits verts de l’hôpital ont procuré des fines herbes pour la première fois cette année!
L’hiver, saison plus difficile à traverser en faits de produits locaux, arrive à grands pas et un producteur de légumes d’hiver a été approché : pommes de terre, choux variés, rabiole, rutabaga, oignons, carottes, panais, courges, pommes, ail, betterave, céleri-rave, champignons et légumes de serre seront, entre autres, au menu de la cafétéria.
« Au départ, bien sûr, il y a une énergie à donner au projet. Mais en travaillant avec cœur en équipe, en allant chercher de l’aide, avec la passion pour les produits d’ici et la volonté de pousser sur l’achat local, nous y sommes arrivés. Ainsi, les enfants de Sainte-Justine reçoivent ce qu’il y a de meilleur pour eux sur le plan alimentaire. De mon côté, si je peux partager cette expérience extrêmement positive et valorisante avec d’autres, cela m’enchante car peut-être va-t-il y avoir un effet boule de neige, d’autres entreprises suivront possiblement notre chemin et dans un avenir pas si lointain, les produits locaux et / ou bios auront vraiment une grande place de choix dans nos institutions. »
Propos recueillis par Isabelle Ferland le 11 octobre 2018
Pour fraicheurquebec.com